Les joyeux retraités en voyage

117. Un juge pas comme les autres

Samedi le 24 janvier 2009

 

Au Texas, quand il vente, il vente. On l’a expérimenté malgré nous cette nuit. Des rafales soudaines nous ont réveillés à plusieurs reprises. Heureusement ce matin, tout était calme mais la merveilleuse température d’hier (84 degrés) se change aujourd’hui en quelque chose de plus frisquet (54 degrés). Ne vous en faites pas, on ne se plaint pas. On compatit avec vous. La journée a été plutôt ordinaire. Nous avons roulé de Marathon jusqu’à Brackettville et le paysage ne nous a pas particulièrement emballés. Lorsqu’il n’y a pas de montagnes pour créer du relief, le désert se présente comme une longue plaine à perte de vue parsemée de petits bosquets. Vers le milieu de notre parcours, nous avons fait un arrêt à Langtry pour visiter les quartiers du juge Roy Bean. En 1882, l’arrivée de la voie de chemin de fer fit en sorte que le comté à l’ouest de la rivière Pecos devint un véritable refuge pour les voleurs de bétail et les hors-la-loi. Le palais de justice le plus proche étant à plus de 100 milles, la loi ne faisait peur à personne. C’est à ce moment que Roy Bean, le propriétaire du saloon de Langtry, fut appointé juge du comté. C’est comme nommer Mom Boucher chef de police. Le coloré texan appliqua la loi à sa propre manière pendant vingt ans. Les procès se déroulaient dans le saloon ou sur la galerie extérieure et lorsqu’un jury était nécessaire, les membres étaient souvent choisis parmi les clients du débit de boisson. Sur le bureau du juge étaient placés son revolver à six coups et le vieux livre de loi daté de 1879 qu’il n’ouvrait jamais. Les éditions plus récentes du bouquin qu’il recevait annuellement servaient à allumer son poêle à bois. Parmi ses histoires invraisemblables, il organisa un combat de boxe de l’autre côté de la rivière (donc au Mexique) pour déjouer la loi de son propre état qui interdisait ce genre d’exhibition. Pour réaliser son stratagème, il fit même bâtir un pont temporaire pour le Rio Grande pour faire traverser les spectateurs. Une autre fois, on trouva dans la ville un homme décédé avec son revolver et 41 dollars sur lui. Alléguant qu’un cadavre n’avait pas le droit de porter une arme, le juge Bean le condamna à une amende de 41 dollars en plus de confisquer le revolver. Encore aujourd’hui, les faits réels et les légendes entourant le personnage se confondent pour le plus grand bonheur des historiens et des raconteurs. On dort à Brackettville sur un terrain de camping aménagé sur l’ancien site du Fort Clark, une forteresse occupée par différentes divisions de la cavalerie américaine depuis 1852. Chevreuils, dindes sauvages et lapins occupent maintenant les lieux à travers les caravanes stationnées la plupart pour tout l’hiver (snowbirds).

 

   

       

 



25/01/2009
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