Les joyeux retraités en voyage

126. La Louisiane et le vent du nord

Lundi le 2 février 2009

 

C’était pas la journée pour manquer de velcro après sa moumoute. En sortant du motorisé ce matin, j’ai eu de la difficulté à ouvrir la porte à cause des bourrasques. Même la pelouse pliait en deux. Il ventait tellement qu’un gars aurait été capable jouer une partie de tennis tout seul. J’ignore si la marmotte a vu son ombre en sortant de son trou mais chose certaine, elle a du se faire dépeigner le manteau de fourrure d’aplomb. Nous quittons finalement le Texas pour explorer la Louisiane, le territoire des cajuns et des bayous. La première curiosité qui attire notre attention se trouve à Jennings, une jolie petite ville de dix-milles habitants. En 1910, W.H. Tupper et sa femme ont ouvert un magasin général qu’ils ont maintenu en opération pendant quelques décennies. Pour une raison inexpliquée, le commerce cessa ses activités soudainement en 1949. Puis quarante ans plus tard, les dirigeants de la municipalité reçurent un appel de Joe Tupper Jr les invitant à venir visiter la ferme qu’il venait de recevoir en héritage de ses grands-parents. L’inventaire complet du magasin avait été conservé et était demeuré intact depuis 1949. Les étagères d’époque, des produits pour la plupart dans leurs emballages d’origine, des jouets, des médicaments, des vêtements, tout y était. La collection complète fut offerte à la ville en échange d’une promesse d’en faire un musée. On peut y admirer des trésors de souvenir. C’était fascinant. Des antiquaires de partout au pays visitent régulièrement l’endroit mais malgré de nombreuses offres d’achat, absolument rien ne peut se transiger. En annexe au musée, on retrouve également une exposition sur l’histoire du téléphone où j’ai pu revoir un appareil noir à roulette identique à celui qu’on utilisait au sous-sol chez mes parents. À l’époque où le mot cellulaire faisait seulement partie du vocabulaire du chimiste et du physicien, les enfants de la famille Labrie utilisaient le téléphone antique pour appeler les amis en cachette. L’ennui avec cet appareil, c’est que la roulette émet un puissant toc-toc-toc continu quand elle reprend sa position initiale. Le truc pour contrer le bruit élevé qui pourrait alerter le paternel, est de ralentir le retour de la roulette en la retenant légèrement avec le doigt après chaque numéro composé. Les enfants Labrie sont devenus les spécialistes de la discipline dans les années 70 mais ont probablement perdu la main depuis. Notre visite s’est terminée en admirant quelques motos des années 40 et un étalage de reproductions de maison fabriquées par un retraité de 84 ans. Le vieil homme visite des villages fantômes, photographie les anciennes habitations et les recrée en formats réduits. Chaque œuvre requiert environ six mois de travail. Ce soir, on dort à Eunice, un détour imprévu sur notre itinéraire car en Louisiane, les bornes internet semblent moins populaires que les aéroglisseurs. Le motorisé repose à côté d’une crique qui ressemble étrangement à un repaire d’alligators. Je vais laisser faire la marche de santé pour ce soir. 

 

               

             

                          

                    

 

 



03/02/2009
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