Les joyeux retraités en voyage

325. Épuisés dans Zion

29 septembre 2012

 

Maudit qu’on est claqué. La journée était consacrée au Parc National Zion. Partis tôt, nous avions l’intention de marcher le sentier “Emerald Pools” ainsi que les quelques autres qui s’y connectent. Sauf qu’hier soir j’ai lu que la piste “Angels Landing” comportait une forte dénivellation de 1500 pieds, culminait au sommet du canyon et offrait un point de vue extraordinaire. La description de la randonnée mentionnait également l’abandon possible de l’ascension à l’endroit où il fallait s’agripper à une chaîne pour ne pas tomber dans le précipice. J’ai pris bien soin de ne pas en glisser mot à Aline. La température atteindra 94 degrés. Règle numéro un: apporter beaucoup d’eau. Mon épouse remplit donc les deux sacs à dos. On s’équipe, on se crème, et soudain Aline s’aperçoit qu’une bouteille a coulé dans son sac et il devient inutilisable. Donc le mâle devra trainer tout le poids. Évidemment. Remarquez que je peux difficilement la blâmer. Quand on place une bouteille dans un compartiment extérieur et qu’on entend le bruit d’une feuille de papier qui se froisse, on peut douter de l’épaisseur du plastique. Depuis hier, je prepare mon plan pour notre nouveau sentier et finalement, Aline accepte. On attaque “Angels Landing” qui monte de façon régulière mais sans réelle pause. Les gens qui ont aménagé la piste ont fait des miracles. L’ascension en col longe un mur abrupt pendant environ un kilomètre. Plus loin, vingt-et-un courts lacets ressemblant un peu à Lombard Street à San Francisco se chargent de vider nos poumons. On pense alors avoir atteint le sommet mais la partie chaînée apparait soudainement. Sans avoir le temps d’y penser, on s’attaque à la paroi en s’accrochant. La trouille n’a pas d’emprise sur nous car en montant on fait face à la falaise. Deux-cents mètres plus loin, on débouche sur un faux-plat et on croit à nouveau être au sommet. Pas tout à fait. La dernière section nous apparait alors. Un ultime droit sur une très étroite crète montante. Notre bravoure s’arrête là. On lunche en altitude pour ensuite se taper les autres sentiers qu’on avait prévus en début de journée. En revenant, Aline somnole assise dans le siège du passager et moi, je n’en mène pas large.  On est complètement crevé. Demain, on entre au Nevada.

 

 

 



30/09/2012
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