110. Aurevoir Arizona
Samedi le 17 janvier 2009
On a encore dormi à côté de la track de chemin de fer. On dirait que les cheminots se donnent le mot. Durant le jour, on jurerait que les rails sont abandonnés. Mais vers 4h00 du matin, ils se paient la traite. Pendant environ trois heures, les trains se présentent à tour de rôle, sifflant joyeusement en traversant la ville. Veux-tu bien me dire pourquoi ils se font aller la trompette comme ça, y’a pas un cowboy sur les trottoirs, pas un char sur la route, même les coqs roupillent encore. Étant donné la courte nuit qu’on a passée, on décide de partir plus tôt pour aller marcher dans la réserve "Chiricahua National Monument". Sur la route, quelques chevreuils nous saluent au passage. Ce parc national possède la particularité d’héberger des blocs rocheux superposés ressemblant étrangement à des colonnes de temples grecs. Dans plusieurs cas, le bloc supérieur se maintient en équilibre de façon étonnante sur plus petit que lui. Comme si Paillasson se tenait debout sur la tête de Mandibule. Le spectacle est époustouflant. Les alentours du sentier arboraient des plaques de neige ce qui a eu pour effet d’arracher une larme à Aline. En douze jours en Arizona, on n’a pas vu un seul nuage. S’ils ont une marmotte qui sort de son trou au mois de mars et qui ne voit pas son ombre, c’est qu’elle est aveugle ou qu’elle travaille sur le quart de nuit. Notre journée se termine à Lordsburg au Nouveau-Mexique où la météo semble être un copier-coller de son voisin de l’ouest.
