124. L'art de se faire des clients
Samedi le 31 janvier 2009
En quittant Jamaica Beach, on admire un quartier de maisons neuves directement sur la plage et à l’inverse, quelques dommages importants causés par l’ouragan Ike. On se dirige ensuite vers le vieux Galveston. L’endroit est quasiment désert car la plupart des commerces tente tant bien que mal de se remettre de la dernière catastrophe. En certains endroits, le niveau de l’eau a atteint plus de six pieds au dessus du sol. La vieille ville mérite amplement le déplacement. Les imposants manoirs et les superbes maisons victoriennes témoignent du passé richissime de l’ile et apportent un cachet distinctif au quartier historique. Après avoir parcouru les rues à pieds, nous allons manger au Whataburger. Certains américains ont de bonnes raisons pour afficher un surplus de poids et ce restaurant en représente un bel exemple. Une bouchée à la fois, j’ai fait le tour de mon hamburger pour réaliser qu’une fois la circonférence engloutie, il me restait encore l’équivalent d’un burger régulier. À part du baril de liqueur qui vient avec. Nous reprenons la route vers l’est en longeant le golfe. Chemin faisant, nous trouvons enfin un lave-autos assez haut pour accueillir le motorisé. Nous enfilons nos imperméables car il s’agit d’une opération assez périlleuse. Le fusil à pression qui propulse l’eau et le savon exige au moins une force masculine pour le manipuler. Demandez à ma femme, c’est elle qui se battait avec le vigoureux mousquet pendant que je frottais le camion avec la brosse. De plus, un vent de côté et l’envie irrésistible de me passer sous la douche permirent à Aline de faire semblant de perdre le contrôle du serpent cracheur à quelques reprises. Le motorisé bien lavé, probablement moins que moi, s’arrêta ensuite à deux terrains de camping qui affichaient complet. La saison touristique n’est pas réellement commencée mais plusieurs sites sont occupés par des travailleurs qui viennent réparer les dommages occasionnés par le passage de Ike. Au camping suivant, nous sommes tombés sur une préposée bougon aux cheveux sales et qui affichait un grand total de trois dents (dont deux pourries). Comme quoi un malheur n’arrive jamais seul, elle a refusé d’honorer une carte de membre que nous possédons et qui offre un rabais sur le prix d’une nuitée. Nous regardant d’un air suspicieux, elle nous a avoué que des gens utilisent parfois des fausses cartes pour abuser du système. Je ne sais pas si c’est le quinquagénat (c’est-tu un mot ça ?) qui me ramollit le navet mais je ne me suis même pas obstiné et on est reparti. Pendant que nous programmions le GPS, la sympathique préposée s’est présenté la tronche pour nous avertir que nous devions quitter la propriété sur le champ. "Avec grand plaisir" lui ai-je répondu. Heureusement pour la pauvre gueurda que l’anglais d’Aline n’est pas tout à fait au point et que ses ongles étaient frais faits. On dort à Beaumont où on a finalement pu obtenir une place avant le coucher du soleil.