Les joyeux retraités en voyage

128. Riz et Tabasco

Mercredi le 4 février 2009

 

Wow ! On n'a même pas entendu les trains et les avions cette nuit. Normal, le niveau de vrombissement du trafic sur l'autoroute aurait enterré Pink Floyd dans ses meilleures années. Sur la I-10 qui mène en Floride, on aurait juré que chaque chauffeur de van appliquait le frein-moteur vis-à-vis notre motorisé. On déjeune comme des zombies avant de prendre la route pour s'arrêter dans la ville de New Iberia. La rue principale est bordée de magnifiques maisons de propriétaires de plantations de coton et de canne à sucre au 19e siècle. Ces véritables manoirs arborent une architecture hybride entre le néo-classicisme français et le colonialisme louisianais. J'ai l'air bollé comme ça mais j'ai lu la description dans une brochure. La plus vieille usine de traitement de riz en Amérique du Nord (1912) nous reçoit ensuite pour une courte visite guidée. Les installations rudimentaires ne résisteraient assurément pas aux inspecteurs de santé et sécurité au travail du gouvernement du Québec. On a constaté que la transformation du riz représentait un procédé relativement simple. Une belle histoire de famille qui dure depuis quatre générations. En après-midi, sur la recommandation d'un touriste texan, nous prenons le chemin d'Avery Island pour voir la seule usine de fabrication de Tabasco au monde. L'ile abrite les plantations de piments ainsi que la mine de sel qui fournissent deux des trois ingrédients nécessaires à la création de la fameuse sauce distribuée dans 120 pays. Encore aujourd'hui, la récolte se fait à la main et les piments sont saupoudrés de sel puis broyés la journée même. On place alors le mélange dans des barriques et on perfore de petits trous sur le dessus pour évacuer les vapeurs émises par la fermentation de la pâte de piments. On recouvre les barils avec une épaisse couche de sel qui durcira lentement au contact des vapeurs et empêchera l'air de s'infiltrer à l'intérieur des tonneaux. Après 3 ans de fermentation, le contenu des barriques est retiré, mélangé à du vinaigre, brassé pendant 28 jours et finalement filtré. La sauce Tabasco est alors embouteillée tandis que le résidu solide servira à rehausser la saveur à toutes sortes d'aliments et pimenter l'arôme de certains onguents. Une formidable réussite américaine et une autre histoire de famille fascinante. On dort à Gibson où il fera -1 cette nuit mais au moins, il n'y a pas d'autoroute en vue. 

                                 



05/02/2009
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