Les joyeux retraités en voyage

129. Les femmes et le pouvoir

Jeudi le 5 février 2009

 

Lorsque j’ai dit à Aline de programmer le GPS pour se rendre à Vacherie, elle ne m’a jamais cru. Il a fallu que je lui montre sur la carte et de plus, je crois qu’elle s’attendait à ce que je m’excuse pour mon langage. La route serpente à travers les bayous et je ne peux m’empêcher d’imaginer la quantité d’alligators qui nous regardent. L’attrait touristique de Vacherie consiste en quelques anciennes plantations de cannes à sucre ouvertes aux visiteurs. Nous arrêtons en face d’Oak Alley Plantation qui porte bien son nom, le temps de prendre une photo promotionnelle de la Louisiane. Puis nous retournons sur nos pas pour profiter de la visite de Laura, une plantation avec une histoire remarquable. Étant donné que nous nous présentons avec une heure trente d’avance, on nous suggère un petit restaurant tout près pour diner. Malgré l’apparence extérieure douteuse de l’établissement, on y mange divinement. Devant ma curiosité au comptoir des écrevisses, la jeune caissière me demande si je veux en voir une vivante. Avant même que je réponde, elle se précipite en arrière et revient avec la créature un sourire fendu jusqu’aux oreilles. La caissière, pas l’écrevisse. En fait, le petit crustacé ne semble pas la trouver drôle du tout. On se dirige ensuite au départ de notre visite. Notre guide cajun s’exprime dans un excellent français. En seulement deux occasions, le vieil homme se fait corriger par une française qui fait partie de notre groupe. Les six cousins européens habitent la ville d’Agen, à mi-chemin entre Toulouse et Bordeaux et maitrisent parfaitement les subtilités de la langue de Molière. Légèrement déconcentré par les interruptions de la maitresse d’école, notre guide reprit le rythme après qu’Aline, avec son aplomb caractéristique, envoya d’un ton qui ne prêtait pas à la réplique : " peu importe, en autant qu’on comprend". La plantation créole fut dirigée par des femmes pendant une centaine d’années avant d’être vendue à des allemands et c’est principalement l’histoire de ces femmes et de leurs nombreux esclaves qui nous est racontée. Parmi nos nombreuses visites guidées, ce fut la plus intéressante autant par le récit que par la passion de notre hôte. Notre itinéraire original devait nous mener à Bâton Rouge pour la nuit. Constatant que la ville ne représentait pas un passage obligé, nous changeons de cap vers Nouvelle-Orléans où nous dénichons un terrain de camping  à 500 mètres du vieux quartier historique français.

                                            

             

                          

                    

 



06/02/2009
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