Les joyeux retraités en voyage

169. Dur avant-midi

Mardi le 17 mars 2009

 

Samedi dernier, quand nous sommes arrivés dans les environs, nous avons éprouvé beaucoup de difficulté à dénicher un emplacement. Chaque jour qui passe nous rappelle qu'on a ramassé ce qui restait. Les espaces sont si serrés qu'on respire la boucane de notre voisin de droite qui fume comme une usine nucléaire de Calcutta . La roulotte à notre gauche est occupée par trois rednecks qu'on voit seulement le soir et c'est déjà trop. Or ce matin à 7h00, un des mousquetaires a décidé de laisser tourner le moteur de son camion pendant vingt minutes avant de partir. Il fait 62 degrés dehors. Nul besoin de chaufferette ou de d'air climatisé. C'est quoi le but de l'exercice? On se lève et en ouvrant la télé à LCN, le lecteur de nouvelles (pas la chroniqueuse artistique) nous apprend que la chanteuse Ima vient de sortir son quatrième album. Renversée par cette incroyable primeur, Aline décide de changer de poste mais avec la calculatrice pointée vers la télé, le résultat se fait attendre. Réalisant son erreur, elle saisit rapidement la télécommande en croyant que je ne l'avais pas aperçue. À TVA, les commerciaux nous accueillent. Le premier montre une femme assise de travers sur un confortable canapé qui nous avoue candidement avoir des oignons aux pieds. L'ambiance feutrée du message nous donne presque le goût d'en avoir nous aussi. L'annonce suivante présente un chien en train de bouffer sa nourriture avec entrain et tout ce qu'on entend, c'est le bruit de l'animal qui sape comme un goinfre. C'est dégoûtant. Si vous voyez cette publicité, essayez de ne pas la regarder mais seulement de l'entendre. Insupportable ! La journée est vraiment mal partie. Si j'avais lu mon horoscope, je ne me serais probablement pas levé. On décampe avec joie de ce terrain de camping qui fut très certainement un de nos pires. Pour une dernière fois, je déconnecte l'eau et l'électricité les deux pieds dans les nids de fourmis. Je commence à m'habituer, ça fait trois jours que je les vois grimper sur mes espadrilles, matin et soir. Vivement, le départ. En direction sud-ouest, le trafic afflue. En retard sur l'horaire prévu, on s'arrête au camping Miami Everglades et on décide de remettre notre excursion à demain. Fatigués de nos trois dernières nuits, nous passons un après-midi tranquille au bord de la piscine sur un terrain de camping qui nous ressemble davantage. L'endroit nous réconcilie avec la nature car le site est vaste, les oiseaux chantent et les voisins à une distance raisonnable. Il n'y a que nos amis qui nous manquent.

 

 



18/03/2009
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