18. Philosophie 101
Dimanche le 5 octobre
J'ai toujours cru être un piètre bricoleur. En réalité, je m'aperçois que je suis plutôt habile. Je possède une excellente mémoire, une bonne logique et une minutie maladive, des éléments importants pour réussir. Un motorisé comme le nôtre, c'est en fait une maison sur une automobile. Il est donc fortement recommandé de savoir bricoler car il y a toujours un petit pépin à régler. Un tiroir, un tuyau, la radio. Cette dernière nous a lachés sans raison apparente la semaine dernière. On a chanté pendant 3 jours jusqu'à ce que je décide de m'y attaquer. Après avoir vérifié les fusibles, j'ai entrepris de sortir la radio de son habitacle mais sans les clés spéciales, rien à faire. Aux grands maux les grands remèdes. J'enlève les morceaux du tableau de bord un à un, puis l'immense couvercle central qui recouvre le moteur (c'est un Ford), tout ça pour avoir accès à la radio. C'est exactement à ce moment que votre femme, réalisant ce qui ressemble à une perte de contrôle de votre part, vous affuble de la célèbre phrase "Pitou, laisses faire" ou "Pitou, arrêtes ça", chaque 30 secondes. Elle est alors absolument convaincue que le motorisé ne repartira jamais. Et c'est aussi à cet instant que le mâle en vous fait en sorte ne rien entendre et continue son oeuvre qui parfois ressemble plus à de la destruction qu'à une réparation. Dans mon cas, l'histoire a bien tourné et la radio fonctionne parfaitement depuis. C'est Martin, le fils d'Aline qui, sans le savoir, m'a montré qu'on peut démonter tant et aussi longtemps qu'on se souvienne comment remonter. Il a plu toute la journée à Régina et on en a profité pour aller au cinéma voir "Burn after reading". Correct. La pluie a partiellement lavé le motorisé qui en avait grandement besoin. Après une petite heure de route parsemée de champs de blé et d'élévateurs à grain, on a dormi paisiblement à Moose Jaw.