313. Les traditions
17 septembre 2012
Il faisait froid ce matin. Le terrain de golf paraissait superbe mais avec un 4 celsius, on décide de laisser tomber. Pour éviter de repasser par les 15 kilomètres rocailleux de planche à laver qui nous ont emmenés au camping hier soir, on prend un autre chemin. Après quelques kilometres, on constate que cette route n’est guère mieux. Il y a moins de côtes mais plus de vaches qui traversent le chemin en laissant leurs besoins fumants échappés sur la route s’engouffrer sournoisement dans les rainures de nos pneus. On roule vers le Colorado. La route est quasi déserte. Le paysage change de façon draconnienne. Il y a plus de verdure, des élévations, des villes modernes et moins de blé d’inde. On s’installe à Loveland pour dormir. On arrive assez tôt en après-midi car aujourd’hui, lundi, c’est la journée du lavage. Comme dans le temps de nos mères. Demain, mardi, c’est normalement celle du repassage. Je ne sais pas ce qu’Aline va faire. On n’a pas apporté ni le fer ni la planche. On se remémore les habitudes hebdomadaires d’antan de nos familles. Lorsque j’étais bambin, notre bain se prenait le samedi soir avant la soirée du hockey. Tous les enfants y passaient, sales ou pas sales. Le bain se prenait par ordre d’ancienneté. Pour moi ça pouvait toujours aller. J’étais le deuxième d’une famille de cinq. Mais pour la petite dernière, quand arrivait son tour, il faut avouer que l’eau commençait à être visqueuse. C’est simple chez nous, plus tu étais jeune, plus tu avais besoin de te poudrer après ton bain. Plus tard, Radio-Canada a décidé de télédiffuser une seconde partie de hockey le mercredi soir. Par ce geste et sans le savoir, la société d'état a donné un sérieux coup de pouce à l’hygiène corporelle de notre famille.
