320. Utah
24 novembre 2012
Il a plu un peu cette nuit. On quitte Grand Junction avec des sentiments partagés. L’endroit est intéressant mais on avait tellement de difficulté à se retrouver dans la ville. Que ce soit avec une carte ou le GPS, on avait toujours l’impression de s’éloigner de notre objectif. La ville est dessinée comme un parallélogramme évasé à l’intérieur d’un triangle isocèle. Je vous ai mêlé d’aplomb, hein? C’est comme ça qu’on se sentait à travers les rues. L’autoroute 70 nous mène à Moab en Utah. Pour les derniers 70 kilomètres, on emprunte la route 128, un bijou qui offre des prises de vue saisissante sur les murs verticaux des canyons et sur Castle Rock, un endroit de prédilection pour les fabricants automobiles qui désirent des photographies grandioses de leur nouvelles voitures. La rivière Colorado nous suit comme des hémorroïdes. On dine au Moab’s Diner, un voyage rétro dans les années 50. La nourriture est délicieuse. Sur le blogue, on choisit de vous montrer le meilleur des photos. Mais tout n’est pas toujours joli. Devant moi au resto, un vieil homme possède moins de dents que de bretelles. Je vous laisse calculer. Derrière moi, trois colosses portent des barbes longues et hirsutes et l’un d’eux arbore fièrement un t-shirt qui envoie promener tous ceux qui lisent ce qui est inscrit dessus. Moab est la capitale du vélo de montagne. Les jeeps, les motos hors-routes ainsi que les quatre roues sont rois. La clientèle est jeune et n’a peur de rien. Cet après-midi, nous avons décidé de jouer au golf. Le terrain ne démontre rien de spectaculaire au premier trou. Mais dès le suivant, nous sommes conquis. Les allées suivent les humeurs ondulées de la montagne. On a l’impression d’occuper la scène avec comme gradins les murs des canyons qui nous entourent. Demain, on visitera Arches National Park.