Les joyeux retraités en voyage

337. Sauve qui peut

11 octobre 2012

 

Il existe des endroits qu’on qualifierait de moins recommandables que d’autres. Nos deux dernières nuits l’ont prouvé hors de tout doute. Le problème, c’est qu’on ne s’en rend pas compte immédiatement. J’appellerais ça de l’inconscience alzheimerienne. On le réalise trop tard. À mesure que les habitants des roulottes voisines apparaissent avec leurs pick-ups sales et bossés, on comprend un peu mieux. Des poilus en camisoles débarquent et font sortir leurs chiens. En général, la plupart des campeurs voyagent avec des  petits caniches ou des poméraniens. Là, ce sont des dobermans et des pit-bulls pour la protection. On a l'impression que leur ambition dans la vie, c'est de posséder un fusil. On s'est demandé "coudonc, on est-tu stationné dans la cour d'un pénitencier". Moi la seule chose que j’ai pour me défendre, c’est ma femme. 5 pieds, 101 livres. Pas question d’aller prendre notre marche. Ce serait aussi prudent que de s’allumer une cigarette dans une usine de feux d’artifice. J’aurais dû m’en douter en arrivant au camping hier. On aurait dit que la femme qui nous recevait se lavait les cheveux seulement le 15 de chaque mois. Et on n’était que le 10. De plus, il existait une odeur de marée basse dans le bureau mais je ne savais pas si ça provenait de son chien humide ou d’elle. Vraiment. Ce matin, on quitte sans demander notre change. Le genre de patelin qu’on laisse avec le pied dans le fond et le cruise control à 250 mi/h si on pouvait. Comble de malheur, après à peine une demi-heure de route, le détecteur de monoxyde de carbone se déclenche et on peut sentir une odeur malsaine dans le motorisé. Comme une mouffette fumée au diesel. J’immobilise le véhicule sur le bord de la route et on ouvre toutes les fenêtres. Puis on descend et comme deux chiens renifleurs, on se met à sentir toutes les parties extérieures du motorisé. Imaginez ce qu’on a l’air aux yeux des autres automobilistes. On repart sans avoir trouvé. Le Texas nous offre une véritable forêt d’éoliennes. On arrive enfin à notre terrain de camping qui nous paraît absolument paradisiaque. Normal, après ce qu’on a vécu auparavant. Un mariage en carriole et des centaines de sauterelles gonflées aux stéroïdes nous souhaitent la bienvenue. Nous crêchons à Santo au Texas.

 



12/10/2012
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