339. Temps difficiles
13 octobre 2012
La Louisiane nous accueille avec du café gratuit et des urinoirs en inox fabriqués maison. Arrivés à Shreveport, on se dirige vers le club de golf Olde Oaks. Dessiné par le joueur de la PGA Hal Sutton, le parcours se classe parmi les plus beaux des alentours. Erreur. Il fait sans doute partie d’un complexe qui a souffert du crash immobilier de 2008. Plusieurs superbes maisons encerclent le parcours mais de nombreux terrains vides confirment le manque de vigueur de l’économie. Le terrain de golf souffre énormément d’un flagrant manque d’entretien et le résultat final se veut franchement très décevant. Aline a déniché un terrain de camping qui appartient au casino Diamond Jacks à Bossier City. La pauvre dame qui nous reçoit porte des lunettes attachées avec du duct tape. Elle nous donne les renseignements nécessaires pour se connecter au réseau Wi-Fi. C’est la première fois que ça semble aussi compliqué. Évidemment, la procédure ne fonctionne pas et je suis obligé d’appeler le service de dépannage (probablement quelque part en Inde).
- Hi. Ma né is Rachid. Wha is you né?
- My name is Bernard.
- I wil hel you. Can I call yo Bernard?
- Tu peux m’appeler Barrack Obama si tu veux mon petit Dalaï Lama en autant que tu puisses régler mon problème.
Évidemment 20 minutes plus tard, personne n’a trouvé de solution. On se passera d’ordinateur ce soir. Une petite douche et on va souper au casino. Une autre pauvre dame nous sert avec des lunettes attachées avec du tape électrique. Quand on la regarde à travers ses verres, on dirait qu’elle a un oeil plus gros que l’autre. Faudrait peut-être enquêter sur la corporation des optométristes du coin. L’insupportable concentration de boucane nous chasse du casino dès qu’on y est entré. Demain, on flânera un peu dans la ville avant de reprendre la route vers l’est.
