46. Un film d'horreur.... ou presque
Dimanche 2 novembre 2008
Pour les amateurs de cinéma qui ont déjà vu « Massacre à la tronçonneuse » et pour les malades qui l'ont regardé une deuxième fois, sachez que ce film a l'air d'une messe de Noël en comparaison avec le terrain de camping qu'Aline nous avait choisi ce soir. On est arrivé à la brunante et un comité d'épaves humaines saoules nous attendait accotées sur ce qui reste de leurs pick-ups Chevrolet 1963. Ils étaient laids, Pierre Péladeau avait l'air de Brad Pitt à côté d'eux. Les roulottes étaient délabrées, le site avait l'air d'un dépotoir à ciel ouvert et la clientèle faisait carrément peur. Reculer un motorisé demande généralement des précautions. Vous auriez dû me voir aller. On est sorti de là pas à peu près. Un peu plus et on faisait un wellie. À part cela, on a passé une merveilleuse journée. On a commencé par une balade à pieds dans les rues du vieux Euréka. Puis on avait rendez-vous avec l'Avenue des Géants, une parcelle de route de 31 milles parsemée de pins rouges plusieurs fois centenaires. Le coup d'œil est saisissant. On a l'impression d'être sur une autre planète. A certains endroits, les arbres ressemblent à des colonnes de cathédrale tellement l'effet de hauteur nous frappe. Cette forêt a été sauvée par les Mahan, un couple de la région qui s'était rendu compte en 1924 que les compagnies forestières avaient commencé à abattre ces arbres. Les Mahan ont réussi à convaincre les autorités de cesser l'exploitation et ont même reçu deux dons d'un million de dollars de John D. Rockefeller en 1925 et 1931 pour soutenir leur cause. Le résultat est magnifique. Pour les amants de la nature que nous sommes, l'Avenue des Géants représente sans contredit, un incontournable. Ensuite, nous avons emprunté la route 1, une sinueuse mais superbe allée à flanc de montagne qui nous a ramenés sur le bord du Pacifique. Encore une fois des points de vue à couper le souffle avec en plus un soleil voilé qui descendait sur l'océan. On dort à Fort Bragg, mais pas dans le dépotoir.